Obtenir l’acceptabilité sociale : un défi stratégique pour les promoteurs de projets

Par Équipe de Cocoriko le 2025-10-01 15:35:03

Lancer un projet — qu’il soit minier, énergétique, industriel ou territorial — ne se résume plus à respecter les exigences réglementaires. Aujourd’hui, aucun projet ne peut réussir sans acceptabilité sociale.

Que vous développiez un parc éolien, une mine de métaux critiques, un projet de transport ou un aménagement urbain, vous avez sans doute déjà vécu ceci :

✅ Autorisations techniques obtenues
✅ Études environnementales déposées
❌ Opposition locale inattendue... et le projet est freiné, reporté ou rejeté

Pourquoi ? Parce que la “licence sociale d’opérer” ne s’achète pas — elle se construit.

Qu’est-ce que l’acceptabilité sociale ?

L’acceptabilité sociale est le résultat d’un processus où les personnes et communautés concernées par un projet — citoyens, municipalités, Premières Nations, organismes — estiment que celui-ci est légitime, bénéfique ou du moins acceptable, en comparaison des alternatives.

Contrairement à une « consultation obligatoire » faite pour cocher une case, il s’agit d’un engagement réel, où les préoccupations reçues sont prises en compte — et visiblement intégrées.

Le concept provient notamment du secteur minier canadien, qui a popularisé le terme Social License to Operate dans les années 1990. Il s’est depuis étendu à tous les secteurs : énergie, infrastructures, transport, technologies propres, aménagement urbain.

Les secteurs les plus exposés au Canada

1. Projets miniers et métaux critiques

Nickel, lithium, graphite, cuivre, niobium — le Canada veut devenir leader de la filière batterie, ce qui implique une multiplication de projets d'exploration et d'extraction à travers plusieurs régions.

Sans une stratégie d'engagement territorial solide et structurée, des années de planification peuvent être compromises.

2. Projets énergétiques (éolien, hydro, pipelines, interconnexions)

Prenons un exemple concret.

📍 Cas réel : Développement éolien en Gaspésie

Dans les années 2000, la Gaspésie est devenue la capitale éolienne du Québec. Plusieurs projets ont été appréciés pour leurs retombées économiques, mais d'autres ont suscité une forte opposition locale.

Les critiques portaient sur :

  • L’impact visuel sur le paysage côtier

  • Le bruit et les effets lumineux

  • Le sentiment d’exclusion des citoyens dans la prise de décision

Les promoteurs qui ont réussi étaient ceux qui :

✅ Se sont implantés avec les municipalités, pas à côté d’elles
✅ Ont mis en place des mécanismes clairs de retombées locales
✅ Ont impliqué la population très tôt, avec des questionnaires, des sondages, ateliers publics

3. Aménagement du territoire

Les projets d’aménagement du territoire, qu’il s’agisse de nouveaux quartiers résidentiels, de lignes de transport collectif ou de reconversions industrielles, sont souvent perçus comme des initiatives « utiles » sur le plan collectif. Pourtant, même lorsqu’un projet est présenté comme étant d’intérêt public, il peut être rejeté par les citoyens si ceux-ci ont le sentiment qu’il leur est imposé sans véritable espace de discussion ou de choix.

Autrement dit, ce n’est pas seulement la nature du projet qui crée la résistance, mais la manière dont il est présenté et partagé avec la population. Lorsqu’un projet est perçu comme une décision déjà prise plutôt qu’une proposition à co-construire, les citoyens adoptent une posture de méfiance ou de défense, ce qui freine son acceptabilité sociale.

Un enjeu proprement canadien : le rôle clé des Premières Nations

Au Canada, l’acceptabilité sociale inclut une dimension incontournable : le consentement libre, préalable et éclairé (CLPE) des communautés autochtones.

Certaines ententes deviennent des modèles de co-développement :

Projet Partenariat
Mine Raglan (Nunavik) Accord historique avec les Inuits, incluant partage de revenus et comités mixtes
Eastmain Hydro Co-gestion entre Hydro-Québec et la Nation crie

 

Le message pour les promoteurs est clair : le “droit de construire” ne suffit pas — c’est la relation qui détermine la réussite.

Comment mesurer et renforcer votre acceptabilité sociale ?

Vous ne pouvez pas gérer ce que vous ne mesurez pas.

C’est pourquoi les promoteurs les plus performants utilisent désormais des outils structurés, incluant questionnaires, sondages et plateformes participatives en ligne.

🎯 Pourquoi utiliser un questionnaire ?

Utiliser un questionnaire permet d’identifier rapidement les préoccupations prioritaires : s’agit-il d’environnement, de retombées économiques, de paysage ou encore de santé ? Cela permet aussi de comparer la perception entre différents groupes — par exemple entre les résidents proches et éloignés, les jeunes et les aînés, ou encore entre les élus et les citoyens.

En outre, un questionnaire bien conçu aide à ajuster le projet avant qu’il ne soit contesté, en intégrant les attentes plutôt que de les subir. Enfin, il constitue une preuve tangible d’effort de consultation auprès des autorités, utile dans les dossiers BAPE, OÉÉ ou les commissions municipales.

✅ Et c’est exactement ce que permet Cocoriko

Cocoriko est une plateforme participative en ligne et canadienne conçue pour impliquer les citoyens dans les grands projets, même quand ils sont dispersés sur un territoire vaste.

Avec Cocoriko, un promoteur peut :
✔ Obtenir des données de participation en temps réel

✔ Choisir le niveau de transparence souhaité pour chaque questionnaire

✔ Diffuser un questionnaire bilingue (français, anglais)
✔ Cartographier les avis selon les territoires
✔ Présenter un rapport clair aux autorités, élus ou partenaires

La Société portuaire du Bas Saint-Laurent et de la Gaspésie a utilisé Cocoriko pour lancer un questionnaire qui avait pour objectif de s'assurer que les préoccupations potentielles ont bien été identifiées et que les mesures d’atténuation proposées sont satisfaisantes avant de passer à la prochaine étape de ce projet, soit le dépôt de l’étude d’impact sur l’environnement. Le groupe cible était seulement les personnes impliquées dans le processus de consultation lancée auparavant. 

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Table de concertation sur l’harmonisation des usages récréotouristiques du Projet Des Neiges – Secteur sud a utilisé une plateforme Cocoriko pour recevoir les suggestions des citoyens pour développer le potentiel des activités récréotouristiques sur le territoire de la Côte-de-Beaupré. 

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Conclusion : l’acceptabilité sociale, ce n’est pas un frein — c’est un investissement

Un projet contesté coûte plus cher, plus longtemps et porte atteinte à la réputation du promoteur. Un projet co-construit est plus robuste, plus rapide et plus soutenu dans la durée.

Les promoteurs qui réussissent ne sont pas ceux qui communiquent le mieux — mais ceux qui écoutent le plus tôt.

🎤 Et si votre prochain projet commençait par une question plutôt que par une annonce ?